La pêche à la carpe

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La pêche de la carpe est devenue depuis une vingtaine d’années un loisir moderne riche en sensations, tant par la nature même de l’activité de pêche que par le contexte qui y affère. La technique, l’intuition, l’expérience et l’endurance sont les maîtres mots des passionnés que nous sommes. Ils nous permettent à la fois d’aboutir à des résultats souvent spectaculaires et inattendus, tout en profitant d’un patrimoine naturel trop souvent sous-estimé mais tellement fantastique. En effet, quoi de plus merveilleux que d’admirer un lever de soleil automnal sur un grand lac couvert d’une légère brume, perdu au fin fond d’une forêt que seul le brame d’un cerf parvient à traverser !

En ce qui concerne la technique de pêche, il est vrai que souvent les carpistes sont pris pour des excentriques, avec leur attirail hors de prix, leurs détecteurs de touche, leur approche perfectionniste et leur durée de présence au bord de l’eau ! Afin de mieux faire comprendre l’utilité de tout ceci, un chapitre de ce dossier traitera de façon succincte de la façon de pêcher la carpe.


La Carpe

  Pour mieux comprendre notre approche il est nécessaire de connaître le poisson que nous recherchons, à savoir la carpe.

 La carpe est un poisson très commun dans l’ensemble des eaux françaises, tant en rivière qu’en eaux closes (lacs, étangs). Il en existe plusieurs variétés qui se distinguent essentiellement de part leur écaillure. Nous trouvons d’un coté les variétés dites communes, à écaillure complète sur tout le corps. Elles sont généralement fuselées, tout en muscles, pour des poids moyens compris entre 6 et 10Kg suivant la richesse de leur biotope. Les poissons jusqu’à 15Kg sont bien représentés, au delà ils deviennent plus rares. Les variétés dites «miroirs», à écaillure incomplète et aléatoire constituent les poids lourds de l’espèce et peuvent atteindre des poids record dépassant allègrement les 30Kg. Les poids moyens sont plus modestes et se situent entre 10 et 15Kg. Les individus jusqu’à 20Kg sont assez bien représentés. Il existe une foule d’autres variétés aux écaillures spécifiques comme la carpe cuir (sans écailles), la linéaire (avec une rangée d’écailles parfaitement alignées sur les flancs) ou la Koï (la fameuse carpe japonaise multicolore).


Essayons de comprendre ce poisson

 La carpe est un poisson omnivore mais fantasque et souvent capricieux, ce qui est à la base même des moyens mis en oeuvre pour sa capture. Suivant les saisons, ses habitudes locales, l’influence du temps, la carpe se nourrira plus ou moins intensément de denrées telles que micro-organismes, moules d’eau douce, écrevisses, fruits ou céréales entre autre. Le propre de notre pêche est de s’adapter à ces contextes en proposant des appâts précis qui sauront séduire les carpes à un moment donné.

 Ce poisson bouge, il évolue suivant ses besoins en bancs ou seul (les très grosses !), ce qui constitue le deuxième obstacle auquel le carpiste devra se confronter. En effet les carpes seront tantôt en eau profonde, tantôt près des berges, se nourrissant à des endroits précis, à des heures précises. Il suffit parfois de peu de choses : un appât présenté un mètre trop loin et c’est la bredouille assurée !

 Il faut ajouter à cela une pression de pêche grandissante qui rend ce poisson de plus en plus méfiant à l’égard de tout ce qui lui paraît suspect… Ce qui implique des montages précis (emploi du cheveu qui dissocie l’hameçon de l’appât, le rendant plus naturel et permettant un ferrage plus efficace)

La carpe a donc des habitudes de vie bien spécifiques, qu’il va falloir connaître.

Quel challenge ! C’est ce que le carpiste aime…


Quel Spot ?

Nous avons vu que pour capturer des carpes il faut, d’une part lui donner quelque chose qu’elle aime et qui ne lui fait pas peur, et d’autre part comprendre où cette nourriture sera le plus sûrement trouvée et consommée.

 Pour ce qui est de l’endroit il faut pouvoir être polyvalent, il faut pouvoir pêcher près de soi mais aussi quelques fois très loin (à plus de 150m sur certains secteurs). Les cannes contemporaines et les moulinets se sont adaptés afin de pouvoir atteindre de grandes distances de lancer tout en conservant le plaisir du combat, même avec les petits poissons. Les montages se sont adaptés avec notamment l’emploi de gros plombs fuselés. La détection des touches est facilitées par des systèmes précis (détecteurs électroniques capables de déceler une tirée de 5cm à plus de 100m de distance, ce qui est indispensable sachant que certaines carpes ne bougent pas plus que ça quand elles se sentent piquées). Le repérage des meilleurs secteurs se fait par l’observation du site et éventuellement en bateau à l’aide d’un échosondeur (pour déterminer la nature et la morphologie des fonds ainsi que l’activité aquatique).


Les appâts

Les appâts se sont eux aussi adaptés avec l’emploi de graines susceptibles d’intéresser essentiellement les carpes (noix tigrées, lupin, féverole…). La bouillette est l’appât par excellence. Il s’agit d’un mélange de farines diverses liées avec des oeufs et que l’on roule en petites billes, puis que l’on cuit. L’ajout de certains additifs permet d’obtenir un appât hautement nutritif et attractif sur le plan de l’odeur et du goût. Les carpes s’y habituent et finissent par les adorer ! Ces bouillettes permettent de pêcher loin (étant dures elles ne se défont pas du cheveu) et durablement (elles restent dures après des heures d’immersion) jusqu’au passage des carpes.

L’amorçage

L’amorçage des zones pêchées, afin d’habituer les carpes à s’y nourrir régulièrement, surprend toujours le profane… Ce sont en effet des kilos et des kilos de graines qui sont déversées. Ce qui, en y réfléchissant, est loin d’être idiot : ce ne sont pas 500 petits grammes de maïs qui permettront de stopper durablement un banc de 25 ou 30 carpes de 10Kg… Paradoxalement il y a certains endroits ou plus d’une demie poignée autour de l’appât les feront toutes fuir (elles finissent par connaître la musique !)


Un état d’esprit

C’est le cas de la notion de «NO-KILL» que pratiquent tous les carpistes, à savoir la remise systématique des captures à l’eau. Cette idée va à l’encontre de la pêche traditionnelle, à vocation plus alimentaire, ce qui choque quelques fois les plus anciens. Certains ont du mal à admettre que l’on puisse remettre à l’eau (vivants) des poissons si gros après une simple photo…


De nuit pour plus de plaisir

C’est le cas aussi pour la pêche de nuit que nous pratiquons. Beaucoup de personnes ont du mal à réaliser quel intérêt il y a à passer des nuits entières à la pêche. D’autres encore craignent que les carpistes ne braconnent en pêchant des espèces plus sensibles et moins représentées comme le sandre. D’une part, l’activité alimentaire de la carpe pendant la nuit est une évidence reconnue et, d’autre part, l’ambiance nocturne au bord de l’eau est un plaisir unique (on change de planète !), une façon de redécouvrir un lieu au travers de sensations différentes ! Vivre cela force au respect de cette nature qui nous héberge et l’idée même de braconner est bien loin dans la tête des véritables carpistes ! Sans parler du facile amalgame avec les vrais braconniers pour qui la pêche de nuit a toujours existé. Bien au contraire, NOUS, nous sommes là pour les voir, et généralement notre seul présence, ou même hypothétique présence, limite les dégâts infligés par ces vandales.

Il ne faut pas non plus trop exagérer… La loi finit petit à petit par s’adapter à nos besoins d’espace et de liberté, les parcours ouverts à la pêche de nuit (normalement interdite sur le territoire français) fleurissent de-ci de-là, et nous sommes convaincus qu’en continuant à montrer le meilleur de notre passion, la pêche de nuit sera acceptée sur l’ensemble des eaux de deuxième catégorie (domaine public) en France.

Voilà donc dépeint un rapide tableau de notre monde.
Tantôt critiqués, tantôt admirés, nous n’en demeurons pas moins fidèles à notre passion en la pratiquant sereinement et respectueusement. Nous sommes perfectionnistes, certains diront excentriques ou mêmes un peu fous… Mais qu’importe, le nombre grandissant de carpistes prouve que notre loisir correspond à un réel besoin d’espace et de sensations.

Pour aller plus loin , aller voir le portail officiel de la F.F.P.S Carpe


Nos valeurs

  • Le total respect de l’environnement. Le carpiste n’est qu’un individu « de passage », il se doit donc de ne laisser aucune trace de son séjour au bord et sur l’eau.
  • Le respect des poissons capturés.Selon la traditionnelle notion de No-Kill… Les carpes devront être manipulées avec précaution et remises à l’eau dans les règles de l’art sur les lieux mêmes de leur capture.
  • Le respect des personnes. L’image des carpistes passe par l’image que donne chacun d’entre eux, alors sachons vivre en bonne intelligence avec les autres pêcheurs et toutes les personnes présentes au bord de l’eau.

Pêche en gravière : quelques conseils

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La pêche en gravière est bien souvent une pratique particulière de part une topographie de fonds peu commune, une pression de pêche parfois soutenue ou au contraire inexistante et plus simplement la taille restreinte de ces pièces d’eau. Le plus souvent crées par la main de l’homme suite à l’extraction de substrat, leur forage engendra des variations très marquées compliquant beaucoup la pêche.

Les fonds y sont variés et irréguliers, leur approche demande un minimum de recherche et de précision. Je vais tenter de vous détailler la marche à suivre afin d’optimiser vos chances sur ces eaux riches en surprises…

Enquêter sur le biotope

Lorsque l’on s’intéresse à une gravière, il est conseillé de procéder en plusieurs étapes, ces étapes s’opèrent, pour ma part et tant que possible, plusieurs semaines voire mois avant l’action de pêche. Tout d’ abord il est primordial de recueillir un maximum de renseignements ; Auprès des pécheurs locaux en priorité et ce qu’ils pratiquent notre pêche ou même celle du carnassier. Ils possèdent très souvent des infos précieuses sur le cheptel, les fonds ou la présence éventuelle de nuisible par exemple. Ils peuvent vous permettre de faire un choix sur les pièces a priori les plus intéressantes et ainsi vous éviter de perdre votre temps sur un lieu pillé ou regorgeant de trop petits poissons empêchant certains sujets d’atteindre les tailles recherchée, car, inutile de se mentir, l’attrait pour les sablières ou autres gravières réside bel et bien dans la moyenne de poids, souvent hors norme.

Une solution complémentaire pour les marres les plus proches de chez vous est de se promener le plus souvent possible autour, a des heures différentes, notamment tôt le matin et tard le soir pour observer l activité ou repérer des éventuelles zones de tenue.

Une carte topographique détaillée

Lors de mes opérations d’observation je fais suivre une canne à sonder et profite d’être sur place pour ratisser minutieusement les zones présélectionnées. Le plus souvent j’utilise une canne à spoder équipée de tresse assez fine mais étant capable – si besoin est – de propulser l’ensemble plomb/marqueur à des distance raisonnables ! A propos du choix du dit marqueur, j’ai opté pour un produit de chez BigCarp (l’Ariane) qui, je trouve, fait très bien le travail. Concernant la couleur, je préfère le rouge à toute autre couleur de part sa visibilité à longue distance.

Toute les infos recueillies sont évidement précieusement notées en vue de la création d’une carte détaillé du lac (les différents substrats, les obstacles, les herbiers, les profondeurs…) Je ne néglige aucune information qui pourrai m’être utile pour la localisation des carpes sur le lac.

Selon la saison et les infos ainsi glanées et en m’appuyant sur mes croquis, je procède au choix des postes pour mes pêches à venir, une fois ces derniers choisis bien qu’il ne s’agisse d’une science exacte, j’adapte ma stratégie de pêche et d’amorçage selon la configuration de chaque poste. Par exemple, sur un haut fond ou des obstacles où les zones d’alimentation des poissons sont difficile à déceler je mettrais en place un amorçage de zone. Au contraire, si le poste m’a semblé permettre d intercepter des poissons a plusieurs endroits à la fois (cassure, tache d’herbier, muret, arbre, etc.…) je préfèrerais une classique pêche au spot. Dans le cas ou la gravière est de taille modeste je n’hésite pas à amorcer sa totalité dans le but de mettre en confiance les carpes face à mes appâts, je pêche ensuite au spot ou en « single hook » les spots les plus intéressantes.

Appâts

Au sujet des appâts rien n’est trop différent de la pratique sur d’autres eaux sinon peut être la cohérence…

J’utilise principalement des bouillettes, souvent couplées à du pellet. La facilité d’amorçage qu’offrent ces produits ainsi que leur complémentarité ne m’a jamais déçu et je trouve l’approche plus logique que l’adjonction de graines. Cependant il vous serait également possible d’utiliser des farines ou même, si vous avez la possibilité d’utiliser un bateau, des graines cuites… Pour ma part, je conçois moi-même mes bouillettes ce qui me permet de varier leur diamètre ou leur dureté en fonction des indésirables et des nuisibles. Nombreuses sont les vieilles gravières qui regorgent d’écrevisse ou encore de poisson chat !

Concernant les pellets, je les utilise surtout pour amorcer sur ou autour de mon montage dans le but d’avoir une attraction rapide. Je combine plusieurs tailles pour obtenir une attraction instantanée avec les petits diamètres et durable avec les gros.

Montages

Dans ces eaux souvent difficiles finesse et discrétion sont les maitres mots et peuvent réellement faire la différence. Je m’applique particulièrement à leur conception et ose parfois quelques assemblages complexes !

Mes montages de prédilection sont composés le plus souvent d’un lead-core d’environ un mètre afin de bien plaquer ma ligne sur le fond. Une tête d arrachée est souvent indispensable. Il s’agira d’une tresse d’environ trente cinq centièmes lors de pêches du bord et d’un nylon de cinquante centièmes voire plus si l utilisation du bateau est autorisée et des corps coupants présents. Si vous optez pour la tresse il est INDISPENSABLE d’utiliser un lead-core afin d’éviter de mutiler les nageoires des carpes lors du combat !!! Nos poissons favoris vivent relativement longtemps et se font prendre régulièrement, il serait désastreux que chaque prise leur affligent des blessures mais je fais confiance au bon sens de chacun, revenons à nos moutons…

Selon la nature du fond il est également utile de bien choisir son type de plombée parmi les deux principales. Par fonds mous la première solution consiste en une simple agrafe porte plomb qui aura pour effet de laisser s’enfoncer le plomb (trilobe ou missile par exemple) sans pour autant entrainer le bas de ligne !

Lorsque le substrat parait plus dur, un plomb in-line fait aussi bien sinon mieux l’affaire. Les deux choix sont donc possibles mais dans le cas de lancers depuis la berge ce dernier limitera grandement les emmêlages. C’est un point qui mérite réflexion !! Dans le cas d’une dépose en bateau, il est possible de rajouter, en plus d’un backlead a ficelle, une masselotte volante sur le corps de ligne ou encore une grosse olive et ce quel que soit le type de montage utilisé. Ce détail est important selon moi, surtout par grand vent où les vibrations des fils sur de si petites surfaces peuvent avoir des conséquences directes et fâcheuses sur nos résultats !!

Concernant les bas de ligne, je les choisis bien sur selon plusieurs critères…

Par fond mou j’opte plus naturellement pour une présentation équilibrée voire flottante, notamment si j’ai pu constater que des débris de végétaux couvraient le fond ! J’utilise donc le polyvalent « combi-link », les « blow-back » ou encore les plus poussés « sliding blow-back » afin d’obtenir de la souplesse et le mécanisme idéal afin de tromper les plus méfiantes de ces dames. Ce sont également les montages les plus adaptés pour ce type de présentation, leur efficacité n’est plus a prouver ! Cette approche pouvant paraitre vieillotte, j’essaye simplement de sortir des tailles et couleurs de bouillettes le plus couramment eschée afin de ne pas éveiller un surcroit de méfiance chez la carpe.

Pour les substrats durs j’utilise en priorité des bas de lignes en nylon ou en fluoro de type « D-rig » dont j’adapte le diamètre en fonction des obstacles présents afin avoir un maximum de discrétion et une présentation adapté au mieux aux appâts dense. Cependant, là aussi il est possible d’opter pour des « combi-link », toujours dans la même optique de discrétion et d’optimisation de l’action mécanique.

La taille des hameçons est adaptée en fonction des appâts et leur choix est question de logique, de confiance et surtout de convenance personnelle…

Pour conclure

Comme vous aurez pu le constater l’approche des gravières n’est pas réellement différente mais elle se doit d’être, plus qu’ailleurs, affinée et sans faille. Cette précision nécessaire à de bons résultats sur ces lacs nous permet d’évoluer plus rapidement sur des étangs, barrages ou rivières plus simples et la réussite n’en est que plus appréciée !

Une charte avec des recommandations inintéressantes sur cette pêche a été faite sur le site peche67.fr, je vous la conseille.